(Petit) Compte-rendu du concert du 6 juin 2011 à La Flèche D'Or - Paris :Noir c’est noirLe 11 mai nous apprenons que Thiéfaine donnera le 6 juin prochain, en coup d’envoi de sa nouvelle tournée, un concert privé organisé par la Fnac. Et quelle « privatisation » quand on sait que le concert se tiendra à La Flèche D’Or de Paris, une salle dont la capacité d’accueil n’excède guère les 500 personnes. Pour Thiéfaine, qui le 22 octobre nous fera l’immense plaisir de re-grimper sur la scène de Bercy devant 17 000 d’entre nous, on peut parler d’un concert très privé. Mais voilà, c’est en début de semaine, c’est à Paris, même si ce n’est pas très loin, ce n’est pas juste à côté, et puis, nous avons déjà trois dates de prévus, des kilomètres à faire etc…
Je dois avouer que le 11 mai, si au fond de moi l’envie d’assister à cet événement (comment appeler ça autrement ?) est grandissime, elle se cache derrière la raison (travail, kilomètres, fatigue le lendemain au boulot etc…).
C’est ma chérie qui en quelques mots dégage facilement la connerie qui est mienne parfois.
C’est donc elle qui m’a convaincu. « Thiéfaine est ton artiste préféré, tu es jeune et n’a donc pas pu le voir beaucoup de fois, il ne faut pas te priver en ce qui le concerne, allons-y ! »
Alors, allons-y !
S’eut été très bien si les choses avait été simples.
Mais, ce n’était pas le cas.
Pour obtenir les précieux sésames, un concours Fnac est organisé, du 23 au 30 mai. Les moins chanceux pourront retirer les places restantes dans les FNAC parisiennes le samedi 4 juin (j’ai bien dit Fnac parisiennes !).
Réponse au concours le 31 mai.
Le 16 mai, le site officiel, tenu par, entre autres, notre acolyte David STAROSTA, propose 10 lots de deux places à gagner sur simple envoi d’un mail à une adresse créée pour l’occasion. C’est tout bonnement que ma chérie et moi, en participants disciplinés, nous envoyons chacun notre mail.
Vint le 23 mai. 23 mai, jour d’anniversaires. La chance devrait tourner à notre avantage. 23 mai minuit donc, nous participons au concours Fnac. Quelques questions à propos du « vieux désespoir de la chanson française » auxquelles n’importe qui peut répondre (ou presque). Une question subsidiaire des plus déroutantes : « Selon vous, combien de personnes participeront à ce concours ? » Pour moi ce fût d’abord 8 000, pour elle 17 000 (la capacité de Bercy, soyons fous !).
23 mai, 0h15, premier mail d’erreur par la Fnac. L’erreur était généralisée puisque la plupart des participants recevaient un mail de « failure delivery » dans leur boîte. Le problème aura mis quelques jours à être résolu.
Le 30 mai, les résultats du premier concours organisé par le site officiel tombe : 10 gagnants, aucun de nous deux dans la liste. Merde.
J’étais presque confiant. 1500 participants sur ce concours.
Le 31, la Fnac contacte les gagnants de son propre concours, le vrai, mais ne publie pas les noms des 35 gagnants (35 x 2 places).
Nous ne sommes pas contactés. Re-merde.
Le même jour, ma chérie apprend en se baladant (c’est plus joli que de surfer) sur la toile que Ouï FM et Infos Concert.com organisent aussi leur concours pour gagner des invitations.
Nous jouons. Nous perdons.
De même avec La Flèche D’Or qui organise sur le tard, un concours pour lequel il faut envoyer par mail une photo d’Hubert, de Félix ou de Thiéfaine !
Il n’y a donc plus d’espoir, noir c’est noir et cetera.
Quand y’en a marre, y’a Malabar Quand j’étais petit, avec les copains, pour pallier à nos soucis, on se disait souvent que « quand y’en a marre, y’a Malabar ».
En ce qui concerne Thiéfaine, quand noir c’est noir, y’a Elsa !
Elsa qui en a sauvé plusieurs d’entre nous pour ce concert, il faut le dire, en montant à la capitale, malgré le fait qu’elle avait déjà son invitation et donc nullement le besoin de d’y aller avant lundi.
N’empêche que samedi matin, avec Uther et Yoann entre autres, elle était postée un peu avant l’ouverture devant une des FNAC de Paris. A 9h53 le téléphone sonne et elle nous explique la situation, nous dit qu’elle est prête à aller retirer les précieux !
A 10h16 le téléphone re-sonne et c’est dans la poche (dans la sienne) !
Il n’y aura donc plus qu’à faire le trajet lundi et elle aura de quoi nous faire entrer et donc assister à ce premier concert de la tournée, à cet événement exceptionnel pour tout « fan » (n’ayons peur de le dire même si l’artiste n’apprécie guère) de Thiéfaine.
Peut-être ne se rend t-elle pas compte en ce lendemain de concert que c’est grâce à elle si nos deux frimousses étaient là hier soir. On te remercie grandement Elsa.
Give me a ticket for an aeroplaneLundi 6 juin, 14h00, départ pour Paris. Départ pour mon deuxième concert de Thiéfaine donc. Le premier, c’était cinq ans plus tôt sur le SCANDALE MELANCOLIQUE TOUR. Pour ma chérie qui, au début de notre histoire n’aimait pas franchement cet « Hubert machin chose », ce sera le premier concert de Thiéfaine, qu’elle apprécie beaucoup désormais. Un peu moins de trois heures de routes, arrêt et bouchons inclus. Sur le trajet tourne d’abord « Suppléments de mensonge » puis, le nouvel et premier album de Melissmell « Ecoute s’il pleut » et enfin, « En concert à Bercy ». Nous arrivons à La Flèche D’Or à 18h, après un peu de marche dans les rues du 20ème arrondissement de Paris. Les balances sont en cours, la BMW devant la salle n’est autre que celle qui transporte Hubert dans Paris. Puis vînt le temps des retrouvailles ou des rencontres avec les compagnons de routes et de forums tous admirateurs (pour ne pas répéter « fans ») du grizzly : Anne, Yoann, Elsa, David, Uther, Sam, Kath, Yoann, Lady Kaleïdoscope, Reynald et cie…
Tous très heureux d’être là. Certains surpris d’apprendre qu’il ne s’agira pas ce soir d’un simple showcase mais bien d’un premier concert de tournée, d’autres stressé(E)s de leur voyage, d’autres fatigués par la route, d’autres chanceux d’assister aux balances (VEINARDE !). Tous très heureux d’être là.
19h45 nous rentrons dans cette petite salle, devant une petite scène, avec des petits toilettes, un petit bar, des petites fenêtres, un petit vestiaire. Pour beaucoup, qui n’étaient pas présents au tout début de la carrière d’Hubert dans les années 1970, l’habitude est aux zéniths, ou au salle d’au moins 1 000 personnes. Pour le coup, le changement est radical. A moins d’un mètre du pied de micro de Thiéfaine donc, on attend « l’ange inquisiteur », « dans le calme » (on peut le dire), « le froid » (non, vraiment pas, bien au contraire).
Pour patienter on zieute la playlist qui traîne au pied du micro. Elle présage de très bons moments.
20h30 il n’est pas encore là, la salle se remplit, l’espace fumeur et le bar en fond de salle, eux aussi, se remplissent.
A 21h00, c’est parti.
Fièvre RésurrectionnellePLAYLIST – HFT 06/06/2011 – Paris La Flèche D’Or
Fièvre Résurrectionnelle
Les Dingues Et Les Paumés
Soleil Cherche Futur
Infinitives Voiles
Petit Matin 4.10 Heure D’Eté
Le Chant Du Fou
Loreleï Sebasto Cha
Ta Vamp Orchidoclaste
La Ruelle Des Morts
Autorisation De Délirer
Alligators 427
Rappel :
Lobotomie Sporting Club
Narcisse 81
La Fille Du Coupeur De Joints
Christopher Board (déjà présent aux côtés d’Hubert en 2006 sur le SCANDALE MELANCOLIQUE TOUR) s’installe aux claviers, Jean-Philippe Fanfant à la batterie, Alice Botté à la guitare et Marc Périer à la basse et, le voilà, celui qu’on attendait, Thiéfaine. Tranquillement il prend sa guitare nous salue, présente ses musiciens et entonne « Sous un brouillard glacé, dans les banlieues d’Izmir… ». C’est bel et bien parti, « Fièvre Résurrectionnelle », et alors que je surprends ma chérie les yeux écarquillés devant l’animal et qui, je pense, va fortement apprécier le concert, je prends une claque énorme aux premières notes. C’est géant. Et c’est parti pour une petite heure et demie de concert. Hubert nous propose un retour très fidèle aux sources de son succès avec « Les dingues et les paumés », « Soleil cherche futur », « Lorelei Sebasto Cha » dans des versions très proches des originales à mon grand bonheur. La couleur de l’orchestration de la tournée semble annoncée : un retour à des arrangements fidèles aux albums. D’emblée je préfère à la tournée précédente. Les musiciens semblent cette fois moins attachés à mettre leur griffe sur les chansons d’Hubert mais davantage à respecter à la perfection son œuvre en restant fidèle aux arrangements originaux. Le nouvel opus y passe largement « Petit matin 4.10 heure d’été » et sa ligne d’harmonica, très émouvant d’entendre un artiste avouer devant son public qu’il a tellement rêvé d’avoir été qu’il a faillit finir par tomber. « Infinitives voiles », « Ta vamp orchidoclaste », « La ruelle des morts ».
Belle surprise que ce retour en 1978 (mais finalement bien avant ça puisque la chanson a été écrite sous 39,5 de fièvre à l’université) avec « Le chant du fou ». Thiéfaine retrouve des expressions de visages déjantées de l’époque, ses yeux d’un profond cynisme, sa gestuelle des grands moment sur scène, « et ta tête tombe, de son socle de rêve. Ouais ta tête tombe de soon sooocle de rêêêêêveee ». Depuis combien de temps n’avait-il plus chanter sur scène « Autorisation de délirer » ? « Nous voilà de nouveaux brancher sur le hasard, avec des générateurs diesel à la place du cœur, et des pompes refoulantes au niveau des idées. Le vent souffle à travers nos crânes ITT Océaniques couleurs. A la page 144 de leur programme, la petite cover-girl emballée sous cellophane s’envoie en l’air à l’Ajax WX !!! Orgie de silence, et de propreté, ou celui qui aurait encore quelque chose à dire préfère se taire, plutôt que d’avoir à utiliser leur formulaire d’autorisation de délirer. Demain, nous reviendrons, avec des revolvers au bout de nos yeux morts » PLANANT. LITTERALEMENT PLANANT. Et il enchaîne magnifiquement et logiquement sur Alligators 427, et se barre déjà. Mais il revient pour un mini balayage de décennies en trois actes : « Lobotomie sporting club » (2011), « Narcisse 81 » (1981) sur lequel on appréciera la précision du jeu de guitariste d’Alice Botté (proche de celui de Claude Mairet) et pour conclure ce premier concert « La fille du coupeur de joints » (1978) très bien revisitée, la seule et l’unique !
Il se laisse tirer le portrait et nous dit au revoir. A très bientôt Hubert-Félix !
Ce fût court (une quinzaine de titres à peine, une heure et demi de concert à peine aussi) mais cela nous permet de garder la surprise du contenu des prochains concerts. Court mais très bon pour un premier concert de tournée.
Il s’envole pour la Réunion où probablement il donnera le même live au festival SAKIFO le 10 juin, avant de mettre en route la grosse artillerie à l’automne, le 5 octobre à Brest pour le début de la tournée qui se prolongera jusqu’en 2012.
Les musiciens sont très bons, il font un super travail sur scène derrière Hubert, l’orchestration est très agréablement fidèle aux originaux (je me répète et je m’en fous).
On sent que le groupe a encore besoin de consolider l’ensemble, mais pour une première c’est très bien.
Thiéfaine a retrouvé sa pêche, il n’est pas prêt de tomber, il balance sur scène presque autant qu’à ses débuts, on retrouve avec plaisir des mimiques, des expressions de visages et les gestes retrouvés d’un Thiéfaine des années 1980 (comme l’a beaucoup apprécié Sam). C’est un doux mariage entre ses grands succès des années passées et la nouveauté.
L’union donne un résultat complètement d’actualité. Un moment génial.
On sort de là (même si Hubert ne supporte pas ce terme, même si on écoute d’autres choses, même si la culture est plurielle) fiers d’être fan de Thiéfaine, heureux mais pas rassasié (on ne le sera jamais), pressé d’être à la prochaine. Pour nous ça sera début octobre. Et la cerise, c’est que ma chérie sortie de là, à avouer avoir aimé le concert, à avouer apprécier un peu plus encore Thiéfaine. Nous avons passé un très bon moment.
Entre cynisme, profonde sensibilité et fête de retrouvaille. Pas simple de retourner au boulot, dans « cette foire aux âmes brisées ou le vieux drame humain se joue » après un tel moment. Je suis rentré du boulot. Je vous soumets ce compte-rendu et m’en vais faire la sieste. Reprendre la route de nuit après le concert pour être au boulot ce matin à 8h m’a quelque peu fatigué. Mais ça valait amplement le déplacement !