Soleil cherche futur

Cette histoire je la connaissais à peu près mais je n'avais pas fait le rapprochement.

Merci Arnaud pour ces recherches

Pareillement!

Si les universitaires étaient moins frileux, il y aurait un vrai travail de recherche à encadrer sur la mythologie dans les textes de Thiéfaine.
Rarement vu autant de références et de "réécritures" de mythes ailleurs que chez notre poète ...

Une magnifique critique de cet album, trouvée sur le net.
Je l'ai posté en blog aujourd'hui sur le HFTSpace, avec celle de "Dernières Balises".
J'adhère à 200% et vous en fais profiter en exclu.

La situation a changé en un an... Le garçon perdu, avec sa crête d'iroquois, menace l'adulte matérialiste à coups de tessons de bouteilles pour protéger la petite princesse rousse et pâlotte qui l'accompagne... C'est clair, l'enfance sacrifiée dans la gamine-putain des Dernières Balises se révolte sur l'album que Thiéfaine sort en 83... Claude Mairet est plus que jamais impliqué, il cosigne cinq des huit chansons de ce qui constitue la seconde partie d'une oeuvre unitaire déclinée en deux albums séparés, exercice auquel bien peu d'ACI hexagonaux s'étaient risqués jusque là, à part peut-être, en leur temps, Léo Ferré et Jacques Higelin (Champagne/Caviar)... L'unisson graphique des Dernières Balises et de Soleil Cherche Futur est flagrant, au niveau du contenu aussi... Notre héros sort tout doucement mais pas encore de la maniaco-dépression, moins plombés mais toujours aussi noirs, ses textes éclatent une nouvelle fois de cette poésie brutale et ingérable qui fulgure à travers l'oeuvre complet d'Hubert... Si la lumière est définitivement au bout du tunnel, on se rend vite compte qu'ici HFT vient chercher ses vertiges dans le sexe, certes sans issue, mais beaucoup plus vivant que dans les innombrables références à l'héroïne qui cristallisent les Dernières Balises... L'album s'ouvre sur une plage faussement titulaire (713705 cherche futur, faut être né avant 1990 et avoir manié de vieilles calculatrices d'avant les cristaux liquides pour comprendre ce que ces six chiffres représentent) incroyablement nerveuse, qui vient quasiment s'abreuver aux marais du hard rock... Le ton est donné : "Adieu Gary Cooper, adieu Che Guevara, on se fait des idoles pour planquer nos moignons"... Le premier single de l'album, et à ce moment le plus grand (relatif) succès radio/juke-box du gaillard suit et Lorelei veut continuer à rêver qu'il y a une vie libre au-delà "de cette chambre où les nuits durent pas plus d'un quart d'heure"... Devait-il nous le prouver, qu'Hubert insiste tout de même, Soleil Cherche Futur fait suite aux Dernières Balises (Avant Mutation), les Autoroutes Jeudi d'Automne sont sous-titrées "Mathématiques souterraines n°2" et la lente réapparition sous l'astre du jour et dans la société des hommes ne traînera plus : "Il est bientôt minuit mais j'fais beaucoup plus jeune, je piaffe et m'impatiente au fond des starting-blocks, je m'arrête pour mater mes corbeaux qui déjeunent et mes fleurs qui se tordent sous les électrochocs"... Ca se confirme sur Ad Orgasmum Aeternum: "je reviendrai comme un vieux junkie m'écrouler dans ton alchimie"... C'est sur le morceau suivant que la rupture d'avec la sournoise déprime est consommée, en les montrant du doigt, Les Dingues et les Paumés, Hubert s'en désolidarise tout en nous rappelant qu'il les connaît de l'intérieur: "Les dingues et les paumés s'arrachent leur placenta et se greffent un pavé à la place du cerveau puis s'offrent des mygales au bout d'un bazzoka en se faisant danser jusqu'au dernier mambo"... Sublimée par la composition hypnotique de Mairet, écartelée entre des claviers éthérés, une ligne de basse qui se mord la queue et un riff aigrelet que le Claude n'a probablement jamais cessé de jouer depuis dans un coin de sa tête, Les Dingues et les Paumés se trouve comme de juste en plein milieu de cet album, dont elle constitue le 1/10e de l'Iceberg... Méconnue du grand public comme l'ensemble de tout ce que Thiéfaine a fait et continue à faire, cette chanson est, je prends des risques, je mesure mes mots, je ne m'attends pourtant pas à déclencher la polémique, Les Dingues et les Paumés, donc, est, au minimum, la meilleure chanson française des années 80... Vous avez maintenant quatre minutes quarante-et-une secondes pour aller l'écouter puis osez me dire que j'ai tort... A partir de là, c'est de la roue libre jouissive et décomplexée, "Cafards-gardiens-d'enfer-casqués défilant dans mes nuits d'automne, m'accusant de ne plus tricher devant ta pompe à méthadone" ou "amant-mutant matant nos stances à l'ombre des amours gadgets, j'endors mes cadences en instance et me balance à ta planète" dans l'Exit to Chatagoune-Goune, puis un Rock Joyeux et plutôt qu'un suppo et au lit, on termine sur de la Solexine (aussi un truc d'une autre époque, ça) et de la Ganja... Nous sommes en 1983, en pleine possession de ses moyens (peut-être pas de son esprit), Hubert-Félix Thiéfaine vient de sortir coup sur coup deux albums indispensables mais qu'évidemment, comme ces assuétudes qui les ont inspirés, vous ignorez que vous en avez besoin tant que vous ne vous y mettez pas.

Merci Sister!
Deux très belles critiques en effet, servies par une plume élégante.

J'adhère aussi à 200%, tout particulièrement à ça:

Soeur Sparadrap a écrit:

Méconnue du grand public comme l'ensemble de tout ce que Thiéfaine a fait et continue à faire, cette chanson est, je prends des risques, je mesure mes mots, je ne m'attends pourtant pas à déclencher la polémique, Les Dingues et les Paumés, donc, est, au minimum, la meilleure chanson française des années 80...

Je me suis suffisamment étalée ailleurs sur cette chanson et sur ce qu'elle a représentée dans ma vie, mais preuve que ce texte-là est à mettre au panthéon de la chanson française : de génération en génération, c'est toujours la même claque pour les jeunes gens qui le découvrent, le même écho à quelque chose de souterrain et qui ne demande qu'à émerger.

Arnaud a écrit:

Depuis longtemps je me demandais d'où pouvait provenir ce couplet :

Citation :

Je reviendrai narguer tes dieux
Déguisé en voleur de feu
Et crever d'un dernier amour
Le foie bouffé par tes vautours

Eh bien je viens de trouver, ce qui conforte pour moi la position de cet album en tant que joyau de l'oeuvre d'HFT :

la réponse se trouve dans la mythologie grecque, du côté de Prométhée :

Citation :

Prométhée, fils d'Ouranos ou Japet et de Gaïa ou de Clymène est mis au nombre des Titans. Selon les uns, il fit l'homme d'argile, puis l'anima avec le feu du ciel qu'il avait dérobé; selon d'autres, Zeus ayant privé les hommes de l'usage du feu, il ravit le feu céleste au Soleil et le rendit aux hommes. Zeus, pour lui tendre un piège et pour empêcher les hommes de devenir les rivaux des dieux, créa Pandore et l'envoya à Prométhée, munie de la boîte fatale qui renfermait tous les maux; celui-ci, soupçonnant le piège, ne voulut pas la recevoir; mais Épiméthée, son frère, moins prudent, l'accueillit et, ouvrant la boîte, laissa échapper la nuée des maux sur l'univers. En punition de l'audace qu'il avait eue de rivaliser avec les dieux en créant l'homme, Prométhée fut enchaîné par ordre de Zeus sur le Caucase : là un vautour ou un aigle lui rongeait le foie, qui renaissait sans cesse, Héraclès vint le délivrer au bout de plusieurs siècles.

25 ans pour trouver ça, 25 secondes pour vous en faire part parce que je considère que l'oeuvre de Thiéfaine devrait être déclarée d'intérêt public. A bas la rétention de culture !

Alors la, moi je dis merci... mais Alors, un GRAAAND MERCI !!!!


Sinon, c'est avec cet album que j'ai connu Hubert... je l'affectionne donc tout particulierement...
Et AD ORGASMUM AETERNUM reste une de mes chansons preferée... Et c'est sur cette chanson que j'ai vu HFT pour la premiere fois, dans une pissotière... premier concert, premiers souvenirs...

, ceci dit le mythe de Prométhée est un élément de la psychanalyse freudienne, et j'en ai parlé il y a de cela quelques années sur le forum de Planète Thiefaine, ainsi que sur le forum de feu Passion Thiefaine..

, de plus Hubert a fait un début de psycho. et son frère est psychanalyste jungien, à mon sens les plus escros de la psychanalyse.. psychanalyse qui est la plus belle escroquerie intellectuelle du 20 ème siècle. Toutefois il est intéressant de noter que les chinois s'y mettent largement..

les Mythes existaient avant la psychanalyse, donc c'est la psychanalyse qui fait de la récupération et pas l'inverse : l'androgyne, oedipe, narcisse, artémis, oreste, psyché, eros, persée, le vautour de la coda etc...

Arnaud a écrit:

les Mythes existaient avant la psychanalyse, donc c'est la psychanalyse qui fait de la récupération et pas l'inverse : l'androgyne, oedipe, narcisse, artémis, oreste, psyché, eros, persée, le vautour de la coda etc...

, absolument Arnaud et mon propos ne dit pas autre chose, relit moi calmement. Dans l'ordre les mythes ont précédés les religions et la culture non validée a succédé pour entre autres raisons pour apaiser nos angoisses dont celle de Thanatos.

, énervant ces Névrosés-Obsessionnels.. , plus le névrosé-obsessionnel croît, plus il doute..

, Hubert a dit : " je doute même de mes propres certitudes.. " , je ne suis pas le seul névrosé-obsessionnel..

,

Nous sommes d'accord docky

Il faudra faire un sujet sur l'enfant-vautour (coda en italien voulant dire "membre viril")
il va en intéresser certaines je crois

, avant de partir j'oubliais: il phallusse que ce soit dit Arnaud

En cherchant le blog du Phénix, j'ai trouvé une critique intéressante de l'album :

http://www.metal-immortel.com/hubert_felix_thiefaine_soleil_cherche_futur.htm

Probablement le meilleur album.
Les dingues et les paumés : une oeuvre d'art.

loreleï2 a écrit:

Probablement le meilleur album.
Les dingues et les paumés : une oeuvre d'art.

Je trouve surtout que l'enchaînement ad orgasmum aeternum => les dingues et les paumés est à tomber par terre

PK a écrit:

loreleï2 a écrit:

Probablement le meilleur album.
Les dingues et les paumés : une oeuvre d'art.

Je trouve surtout que l'enchaînement

Citation :

ad orgasmum aeternum

=> les dingues et les paumés est à tomber par terre

Ma 2ème préférée dans cet album...

En écoute à cet instant même

Ad orgasmum aeternum : pour le moral y'a mieux mais elle est tellement belle...

Le top 1 pour moi, devant dernières balises et fragments d'hébétude !!!
J'évite de trop les écouter ces 3 làs parce que ça me fait devenier autiste déprimé

Un grand album , un de mes préférés !
Ad orgasmum aeternum est un de mes titres favoris de Thiéfaine !

Psycho a écrit:

Un grand album , un de mes préférés !
Ad orgasmum aeternum est un de mes titres favoris de Thiéfaine !

, et moi Psycho sais-tu quel est mon album préféré et mon titre préféré

je dirai "Défloration 13" !

Psycho a écrit:

je dirai "Défloration 13" !

, et la chanson, plus dur