Une petite interview de l'époque Déflo, trouvée par hasard tout à l'heure...
Perso je ne la connaissais pas du tout, mais si elle avit déjà été postée, alors au temps pour moi...
C'est marrant plusieurs réponses font écho à de récentes discussions...
Sinon, j'aime beaucpoup la vision qu'Hubert à de la Finlande...
Comment êtes-vous devenu musicien?En 1961, à l’école, je n’avais que 13 ans, mais j’ai vite compris que la vie de chanteur devait être plus passionnante que celle d’un gratte-papier dans une usine de colle ou de fers à repasser! J’étais alors persuadé que tous les artistes roulaient dans de monstrueux V.12, entourée d’une théorie de groupies délurées.
Quels musiciens ou artistes vous ont influencé?A cette époque, John Lee Hooker, par inadvertance! (quelqu’un avait mis son disque dans une pochette de musique grégorienne!). Les Stones, de toute évidence, ainsi que les groupes du Swinging London (Animals, Them, Yardbirds, Kinks …) puis Bob Dylan & ensuite Léo Ferré. Côté littéraire, il y eut Baudelaire, Rimbaud, Céline, Miller, les poètes surréalistes, ceux de la Beat Generation …& beaucoup d’autres…
Je ne parle que de ceux qui ont pu m’influencer quand j’avais entre 15 & 20 ans. Après, c’est beaucoup plus dilué. J’ai surtout essayé d’être mon propre maître, même si ça semble prétentieux, voire illusoire!
Quels sont les aspects positifs et négatifs quand on est musicien en France?Je regrette d’avoir appris le latin & le grec à l’école, & non l’anglais dont j’ai dû apprendre les rudiments beaucoup plus tard. Or, le français est en train de devenir une langue morte dans un monde qui devient de plus en plus anglophone, y compris en France. Le chanteur français est donc un animal en voie de disparition.
En attendant, la France, contrairement à d’autres pays, a de nombreuses villes possédant des structures d’accueil pour les concerts. Ce qui nous permet de faire des tournées relativement longues…& puis avec les départements & territoires d’Outre-Mer, entre Nouméa & Saint-Pierre & Miquelon, on peut parfois s’imaginer une carrière internationale!
Quelle image avez-vous de la Finlande et des Finlandais?Je suis vraiment désolé, mais je ne connais absolument rien de la Finlande. J’imagine de vastes étendues couvertes de bouleaux (je ne sais pas pourquoi des bouleaux!) avec des troupeaux de caribous équipés de lance-missiles & de radars le long de la frontière russe. Et des pères Noël partout! Et de la neige, de la neige, de la neige! Comme dans le Jura!
Je me sens tellement minable sur cette question.
Quelle image avez-vous de la musique finlandaise?Je ne connais rien non plus à la musique finlandaise…A l’exception de Sibelius.
Comment pourriez-vous définir votre style musical?Généralement, je me contente de la rumeur qui dit : « c’est du Thiéfaine» . Ce qui m’évite souvent d’avoir à définir mon style. J’aime le rock. J’aime la poésie. A New York, ils appelleraient ce genre de chose « literary rock ». J’avoue que le mot littéraire me fait un peu peur. Disons que je suis une sorte de chanteur délirant!
Avez-vous déjà envisagé de changer de style musical?
Quel style pourriez-vous choisir?Je pars toujours du principe que chacun de mes albums doit être nouveau & différent. Mais je n’ai pas encore trouvé le moyen de changer les molécules de mon cerveau, de ma rétine, ni d’inverser les systoles de mes battements de cœur …
Mon dernier album est radicalement différent de ce que je faisais auparavant. Je suis passé d’un rock relativement classique à une forme plus « Ecole de Bristol» , avec parfois quelques incursions dans le Hip Hop. Mais de toute évidence, les critiques comme le public y ont retrouvé mon style.
Je crois que lorsqu’on se donne entièrement à ce qu’on fait, le style devient ce qu’on est. Le style est l’essence même du créateur.
Maintenant, si je pouvais réellement changer, je m’arrangerais pour être Madona ou Michael Jackson! J’aime beaucoup l’élégance de leurs comptes en banque!
Que racontez-vous dans vos chansons?C’est une question assez difficile. J’ai écrit une centaine de chansons & chacune a sa propre histoire, sa propre structure, son propre sujet & surtout ses propres humeurs. Toutefois, si je devais me résumer, je dirais que j’utilise l’éternelle problématique humaine zoomée au quotidien. Or, les thèmes fondamentaux des préoccupations humaines habituelles sont plutôt restreints : la vie, l’amour, la mort, la connerie, dieu … avec peut-être en prime la vie sexuelle de sœur Teresa! Et c’est tout!
C’est une des raisons pour laquelle j’ai beaucoup fréquenté les poètes surréalistes : ils apportent à cette vision restrictive quelques déviations surprenantes & principalement dans le secteur de la folie & du rêve.
Quelle est, dans votre répertoire, la chanson que vous préférez?Sans aucun doute, la dernière chanson de mon dernier album « Les Fastes de la Solitude». C’est pour moi comme un chant du cygne. C’est peut-être définitivement ma dernière chanson. Mais, c’est toujours l’impression que j’ai après avoir terminé un album. J’ai toujours tellement peur du suivant!
Ca fait quarante ans maintenant que j’écris ma dernière chanson!
Faites-vous régulièrement des concerts? Préférez-vous la scène ou le studio?Ma dernière tournée était ma onzième ou douzième en vingt ans. Pour moi, une chanson est réellement terminée quand je la joue sur scène. Je ne me gêne pas, d’ailleurs, pour y changer encore certains mots ou certaines mélodies.
En fait, j’aime le chiffre 3. Mon nom est composé de trois éléments. J’ai également trois vies parallèles & complémentaires : une vie de solitude & de silence où j’écris & compose ; une vie un peu plus sociale, en studio, où je travaille avec une équipe ; & enfin, une vie publique, sur scène.
J’aime chacune de ces trois vies & j’ai besoin de chacune d’elles. Elles me permettent de passer successivement de l’introversion à l’extraversion… des galeries les plus souterraines & ténébreuses de la solitude aux lumières les plus explosives & aériennes de la scène
Pendant la préparation d’un album, quel moment préférez-vous?Le meilleur moment de l’accouchement pour une femme est quand le bébé se trouve à côté d’elle, dans son berceau. Dans le processus d’élaboration d’un album, le meilleur moment est sans nul doute quand le disque se trouve chez le disquaire.
Quels artistes écoutez-vous en ce moment?J’écoute relativement peu de musique, ce qui n’est pas incompatible avec ma vie d’artiste. Je connais peu de vaches qui boivent du lait & peu de chevaux qui jouent aux courses.
Ces dernières années, j’ai plutôt écouté des groupes comme Massive Attack, Morcheeba, Propellershead, Portishead … un peu de rap avec des gens comme Notorious Big ou Ice Cube & surtout de la musique contemporaine : disons de Claude Debussy à Gavin Bryards ou Phil Glas en passant par Aaron Coplan ou Stravinsky.
Et aux heures sombres de la nuit, quand le temps est à la mélancolie, je réécoute mes vieux vinyles de blues & de rock … parfois un peu de jazz avec Albert Ayler ou Coltrane.
Une question stupide… quelle est votre chanson préférée? Sans trop réfléchir je dirais : « I want you » de Bob Dylan, mais toute autre chanson de « Blonde on Blonde » ou « Highway 61 revisited » peut faire l’affaire. Je crois que l’année 1966 a été décisive pour le rock en général & pour moi qui allais sur mes dix-huit ans … Je pense que des albums comme « Blonde on Blonde » de Dylan ou « After Math » des Stones m’ont réellement propulsé dans une envie définitive de continuer à écrire des chansons.
Que pensez-vous d’Internet en tant qu’auteur / interprète?La réponse à cette question se trouve sur
www.thiefaine.com . On nous a souvent félicité pour la belle tenue de ce site qui est régulièrement complété & remis à jour par nos deux webmasters Jérôme & David.
En ce qui concerne les droits d’auteurs & les royautés, je tiens à dire que Internet n’est pas la source principale de nos maux. La vente de graveurs à bas prix est beaucoup plus insidieuse & dévastatrice. Et s’il faut parler de l’actuelle crise du disque, on peut y ajouter la concurrence des jeux vidéo, des DVD, & autres accessoires de l’incontournable
« électroménagerie » du consommateur moyen.
Utilisez-vous un ordinateur pendant la préparation d’un album ou d’un titre?Lilith , ma propre société d’édition, a acquis une maison que nous avons équipée d’une infrastructure de studio où je peux accueillir confortablement quatre à six personnes. C’est un lieu où j’ai travaillé sur la pré-production de mes trois derniers albums. Pour le prochain, j’envisage même d’y faire la post-production, voire les mixe. Nous y effectuons également certaines répétitions de concert.
Ayant longtemps travaillé avec un collaborateur qui avait une formation de programmeur, j’ai toujours été entouré d’ordinateurs & ce, pratiquement depuis le début de ma carrière.
Quels sont vos projets?Je viens de terminer une longue tournée. Mon premier grand projet consiste à me reposer & à me ressourcer avant de repartir vers de nouvelles aventures … Peut-être un nouvel album, à condition qu’on m’accorde un système de verrouillage anti-graveur … sinon, rien … Pour créer un album, le talent ne suffit pas. Il faut aussi beaucoup de travail. Et je n’ai pas l’intention de travailler pour rien dans une société où le travail est obligatoirement rémunéré. Je ne deviendrai pas l’esclave-troubadour d’une piraterie légalisée!
Seriez-vous prêt à venir dans le nord pour faire quelques concerts?J’aime beaucoup l’ambiance des pays nordiques, mais je ne connais que ceux d’Amérique (Canada- Terre-Neuve). Voyager dans le Nord de l’Europe est un très vieux projet que je ne désespère pas de réaliser. Pourquoi pas justement lors d’un concert à Helsinki? Je pourrai ainsi continuer mon enquête sur les alcools à travers le monde.
A ce propos, quel est l’alcool national en Finlande?
SOURCE
Jeu 28 Mai - 10:10
ouais mais du coup t'as aussi supprimé le lien que j'avais mis...et la question de Lunar n'a plus lieu ni ma réponse ensuite ...
